Alors que les vacances arrivent en fanfare, chaque été, le jardinier est confronté à différents problèmes sur ses légumes et ses fruits. Il se fait fort de mener alors son enquête,  à la recherche d’indices..

Les feuilles jaunes: un premier souci de santé ?

Chez les humains, c’est plutôt le rouge ou la pâleur qui indiquent un souci de santé. Chez les végétaux, c’est le jaune.

Identifier le jaunissement et apporter le bon remède

Écartons d’abord 2 pistes:

  1. le jaunissement normal et naturel en cours d' »année, comme c’est le cas pour le feuillage des bulbes à floraison printanière qui jaunit avant l’été, ou encore celui des cœurs-de-marie qui jaunit au milieu de l’été après la floraison.
  2. le jaunissement sur une plante à feuillage persistant est un phénomène normal chez les feuilles anciennes,notamment les basales.

Le jaunissement est-il dû à une attaque parasitaire ou à une maladie ?

  1. Le jaunissement atteint toute la surface de nombreuses feuilles mais les nervures restent vertes. Il s’agit vraisemblablement d’une chlorose ferrique (c’est souvent le cas pour le pêcher et les rosiers). Il faut arroser les plants jaunis avec une solution anti-chlorose, riche en fer.
  2. Les nervures se décolorent (le limbe reste vert), lorsque la plante manque de magnésie. Un apport d’engrais riche en magnésie suffit la plupart du temps à rétablir l’équilibre.
  3. Les feuilles jaunissent complètement:
    • le jaunissement peut être provoqué par un excès d’eau au niveau des racines, ce qui provoque leur asphyxie et donc la mort des feuilles. Envisagez  le drainage de la terre. C’est là que l’on voit une utilité des buttes: la terre se trouvant au-dessus du niveau du sol se libérera de tout surplus d’eau (été comme hiver).
    • A l’inverse, le jaunissement peut être dû à un manque d’eau au niveau du sol. La plante pour assurer sa survie se débarrasse d’une partie de son feuillage basal pour assurer sa survie. Il suffit d’arroser la plante à petite dose, tel un coureur assoiffé.

3 maladies provoquées par les champignons: un deuxième souci de santé

L’oïdium appelé « le blanc »

Courges spaghetti

C’est sur les feuilles que la maladie se détecte le mieux: celles-ci se couvrent de taches blanchâtres à l’aspect poussiéreux. La maladie apparaît en périodes de fortes chaleurs, c’est une affection estivale, et elle est d’autant plus virulente que le feuillage est sec. La première parade est donc d’entretenir une certaine humidité pour éviter la propagation et la germination des spores du champignon. Une fertilisation foliaire peut être envisagée. Supprimez les parties atteintes. En dernier recours, pulvérisez une solution à base de soufre liquide sur les 2 faces de la plante, lorsque la température se situe entre 16 et 28°

Le mildiou

Cette maladie touche principalement la pomme de terre, la tomate et la vigne.

Tomates

Elle se développe surtout les étés orageux, avec une humidité élevée et une température comprise entre 15 et 25°. Les symptômes apparaissent sur les feuilles qui deviennent comme sèches ou brûlées. Supprimez les feuilles basales de la tomate (qui jaunissent inévitablement en été, voir plus haut). Évitez de mouiller le feuillage en privilégiant l’arrosage au pied.  Préventivement, des pulvérisations hebdomadaires sur la plante saine avec du purin d’ortie renforcent l’immunité de la plante, ou détruisent les premiers foyers d’infection.

Le botrytis, la fameuse « pourriture grise »

Botrytis

Cette maladie touche les tomates, les fraises, les haricots, les rosiers, les dahlias. La botrytis se développe surtout sur les fruits, avec un feutrage gris-brun, mais aussi sur les fleurs qu’il fait flétrir. La maladie survient par températures douces (20°), et une ambiance humide peu aérée. Évitez les excès d’humidité et les rangs trop serrés pour éviter de créer un milieu confiné. Un traitement à base de cuivre peut enrayer une attaque prise à son début.

Les « mauvaises herbes »: un troisième souci d’été pour le jardinier

Ces compagnes indéfectibles des humains nous suivent et nous narguent. Avec une géniale insolence, elles squattent, s’incrustent, s’insinuent, se relèvent des tourments que nous leurs infligeons. La Nature guette ainsi le moindre manque de vigilance de notre part pour se rappeler à nous.

Le problème des mauvaises herbes a déjà été abordé dans l’article:  Plaidoyer pour les mauvaises herbes, notamment pour 5 d’entre elles. Évoquons donc 3 autres que l’on retrouve le plus souvent dans nos jardins et qui prolifèrent grâce à leurs rhizomes. Souvenons-nous avant de lire la suite de ces paroles de Ralph Waldo Emerson :

« Une mauvaise herbe est une plante dont on n’a pas encore découvert les vertus.»

Le liseron considéré comme la pire des calamités au jardin.

Avec ses fleurs blanches ou roses en trompette, et ses feuilles en forme de flèche, il est pourvu d’un système radiculaire qui lui permet à partir d’une graine de couvrir une surface d’environ 5 mètres de diamètre. Ses racines portent des bourgeons qui peuvent à leur tour donner une autre plante.Ses tiges cherchent un support autour duquel elles s’enroulent jusqu’à étouffer les plantes les plus fragiles. En outre, le liseron concurrence tous les végétaux au niveau des réserves en eau et en nourriture. Dans mon enfance, envahissant en été les champs de blé moissonnés,  lorsque la sécheresse sévissait, il était considéré comme une bénédiction  car il servait de nourriture aux les vaches et aux lapins.

LiseronLe chardon sauvage

 Il apprécie les terres fraîches et meubles. Les sols des jardins lui conviennent parfaitement. Ilse multiplie par graines et par de nouvelles pousses émise depuis les rhizomes qui peuvent descendre à plusieurs mètres de profondeur ! Ses fleurs qui apparaissent de juillet à octobre sont très mellifères.

Abeille et chardon

Le chiendent

Cette graminée est très envahissante car elle produit de nombreux rhizomes à la pointe si dure qu’elle peut traverser un film de paillage ou une pomme de terre. En une saison, ce rhizome peut se propager à plus d’un mètre de la plante mère, en toutes directions, libérant ainsi des bourgeons prêts à sortir de terre. Comme les rhizome poussent superficiellement, il est assez aisé de les détruire à la grelinette.

Chiendent

Autrefois ces rhizomes étaient utilisées, séchées pour confectionner des tisanes car cette plante de nettoyage, élimine les déchets de l’organisme. C’est un diurétique rafraîchissant et un dépuratif. Voici donc une recette simple de ma grand-mère:

  1. Faites bouillir 30 grammes de rhizomes de chiendent séchés pendant 1 minute dans de l’eau pour les faire ramollir puis filtrez l’eau.
  2. Écrasez alors la préparation ramollie et refaites-la  bouillir dans 1 litre d’eau.  Ajoutez 10 grammes de réglisse pour donner du goût.

Les oiseaux : un quatrième souci d’été pour le jardinier

Pigeons, tourterelles, pies, mésanges, rouges-gorges, pics-verts, étourneaux, merles sont de plus en plus nombreux au jardin. Ils le débarrassent des chenilles, vers, acariens, limaces, escargots et autres indésirables. Mais ils n’hésitent pas à se nourrir de précieux auxiliaires et à chaparder cerises et prunes, plantes en cours de germination ! Le plus simple est de poser des filets. Identifions 2 coupables:

Le merle

Avec sa livrée noire c’est un familier des jardins. C’est au sol qu’il sévit.Ils se déplace en sautillant et en relevant la queue. Il adore chasser à terre, leur cible préférée étant les vers de terre, ces précieux alliés du jardinier, qu’il extirpe en se cabrant sur ses pattes. Concernant les fruits, il préfère plutôt les petites baies qu’il emporte dans son bec, comme le cassis, le sureau…

merle noir

Le pigeon et la tourterelle

Ils se nourrissent essentiellement de végétaux, surtout en picorant au sol, et c’est donc les semis qui sont les plus exposés. Ils adorent notamment les petits pois, les jeunes plants de salades et toutes les plantules qui sortent de terre comme les haricots.

Tourterelle

Malgré toutes ces déconvenues, passez de bonnes vacances ! et allez les bleus !

 Soyez tenu(e) au courant du prochain article

S’inscrire au blog