La première fois, ça passe !

Un arbre majestueux s’élevait au milieu de la jungle. Il étalait ses branches. A son sommet, un petit oiseau avait fait son nid dans lequel des oisillons étaient nés.

Oiseau et éléphant
Un jour, un, éléphant vint à passer. Il aimait bien se gratter le dos : il s’approcha de l’arbre et se se gratta vigoureusement le dos contre le tronc. L’arbre entier remua et craqua. Dans leur nid, les oisillons, terriblement secoués, furent pris de peur : ils se blottirent près de leur maman.
« Eh ! grand maître de la jungle, il pousse autour de vous beaucoup d’arbres  ! Ne secouez pas celui-ci. Mes petits enfants ont peur. Ils peuvent tomber du nid et se briser les os. »
L’éléphant ne daigna pas répondre. Il fixa l’oiseau de son œil minuscule, battit l’air de ses oreilles géantes et s’en alla.

La deuxième fois, ça lasse !

Le lendemain, il revint et se gratta de plus belle au tronc de l’arbre. Les petits oiseaux effrayés se blottirent à nouveau contre l’aile maternelle. La mère était très en colère.
« Je vous défends de secouer cet arbre, cria-t-elle, ou je vous apprendrai à vivre !
– Toi, misérable créature de rien du tout ! tonna l’éléphant. Que pourrais-tu contre un colosse de ma taille ? Si je voulais, je jetterais cet arbre à bas et ton nid en même temps ou bien encore ton nid et tes petits se seraient projetés loin d’ici.»
La mère oiseau ne répondit rien.

La troisième fois, ça casse !

Le troisième jour, l’éléphant revint se gratter contre le tronc de l’arbre. Rapide comme l’éclair, d’un seul coup d’aile, la mère entra dans son immense oreille. Une fois là, elle le chatouilla et le griffa à coups de patte. L’éléphant avait beau secouer la tête, rien n’y faisait. Alors il supplia l’oiseau de sortir.
« Moi aussi, je t’ai prié de ne pas faire peur à mes petits », répondit la mère.
L’éléphant hurlait, brandissait sa trompe, courait comme un fou à travers la jungle. Enfin, complètement épuisé, il s’écroula. L’oiseau quitta alors l’oreille et retourna dans son nid, auprès de ses enfants.

Et jamais plus l’éléphant ne revint en ce lieu pour se gratter le dos.

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