Pour associer vos légumes, vous avez sûrement utilisé le moteur de recherche situé  à droite de la page d’accueil de mon blog. Développons le sujet.

Les associations de plantes, quoi de plus naturel ?Associations: cultures intercalaires

  • Dans la nature, il existe une communauté végétale très diversifiée, de genre, de familles et d’espèces.
  • Certaines plantes sont complémentaires, d’autres concurrentes. Ces interactions sont dues
    1. aux substances dégagées par les plantes,
    2. à leurs besoins plus ou moins importants en nourriture ou en ensoleillement.

Association: cardon-salade-capucine

Il existe de bonnes associations, permettant aux plantes de se protéger des parasites, des maladies ou de stimuler leur croissance, et de mauvaises associations, pouvant avoir des effets néfastes sur leur développement.

Au jardin, n’oublions pas que ces plantes partagent la même source de vie : la terre, d’où l’importance de faire de bons mariages !

Quelques exemples de bonnes associations

Au jardin potager, certaines plantes sont « amies », c’est-à dire qu’elles évoluent favorablement ensemble. Elles s’entraident même parfois, protégeant leurs voisines d’une éventuelle attaque de parasites ou de maladies, ou/et stimulant leur croissance. Elles  s’apprécient, s’entraident ou se tolèrent.

  • Les laitues adoucissent les radis. L’association radis-salades est bien connue du jardinier. Au moment de semer, il faut mélanger les graines de salades à celles des radis. Les radis seront consommés en premier. Vous pouvez procéder de la même manière avec les carottes et les radis.
  • Certaines plantes (fleurs notamment) vont participer activement à la lutte biologique. En repoussant les ravageurs, en leur faisant perdre l’appétit (!), elles vont avoir un impact direct sur votre potager.
    1. L’association tomate-œillets d’Inde est bien connue des jardiniers. Les œillets d’Inde et le basilic cultivés entre les pieds de tomates constituent un assez bon répulsif contre les aleurodes.
    2. L’ail, cultivé près des rosiers, améliore le parfum de ses fleurs; cultivé sous le pêcher, il diminue les risques de cloque.
    3. Le chanvre fait fuir les doryphores; il est donc intéressant de la cultiver parmi les aubergines, les pommes de terre et près des tomates.
    4. La lavande repousse les fourmis noires qui favorisent la prolifération des pucerons en se nourrissant de leur miellat sucré. Associer  la lavande aux rosiers  limite la prolifération des pucerons sur ces derniers.
    5. La sauge officinale, l’hysope, la tanaisie éloignent également les fourmis.
    6. L’absinthe, le céleri, le romarin et la tanaisie crispée éloignent la piéride du chou.
    7. La tomate et la laitue  éloignent les altises ou puces de terre, ennemies des crucifères.
    8. Le romarin fait fuir la mouche de la carotte.Romarin
    9. Carottes et Liliacées : poireaux, ail, oignon, échalote.   Ces deux familles se protègent réciproquement.
      • Le poireau, par sa forte odeur, fait fuir la mouche de la carotte.
      • Cette dernière lui rend la politesse (ses feuilles sont parfumées) en repoussant la teigne du poireau. Pour ces 2 cas, l’essentiel est de contrarier leurs odeurs respectives. Il est donc intéressant d‘alterner ces plantes (un rang sur deux).
    10. L’association poireau et céleri ou poireau et céleri-rave au jardin est bénéfique pour les 2 plantes. Nous en avons fait encore l’expérience cet hiver 2018-2019 avec les plants de poireaux donnés par Christian et Myriam !Associations: Céleri-rave et haricots La culture en association du céleri-rave et du poireau a pour effet de réduire les populations d’insectes s’attaquant à chacune des plantes et de diminuer légèrement les mauvaises herbes.
  • Certains arbres ou arbustes vont chercher l’eau en profondeur avec leurs radicelles (ce sont de véritables ascenseurs hydrauliques) et ont des fuites au niveau des couches superficielles du sol. Cette eau est utilisée par les plantes.
  • Certaines plantes gourmandes en espace, comme le cardon, la tomate, le concombre, le chou, l’aubergine n’ont besoin au début de leur croissance que de peu de place. On peut réaliser une culture intercalaire appelée également «culture dérobée» avec des plantes de petite taille ou qui s’effacent (se cueillent) plus rapidement comme la salades et le radis.
    En outre, les plantes puisent leur nourriture à des profondeurs différentes. Ainsi les racines de laitue descendent entre 120 et 180 centimètres de profondeurs lors que celles des bettes se situent entre 180 et 201 centimètres. Leur association est favorable car la compétition entre ces deux plantes est minimale.
  • Un mariage heureux: la bourrache et le fraisier. Les abeilles attirées par les fleurs de bourrache aident la pollinisation des fraisiers. De plus les racines de la bourrache vont remonter dans le sol les nutriments qui seront assimilés par les fraisiers. D’une manière générale, en laissant pousser des plantes mellifères comme la bourrache ou en plaçant des plantes aromatiques dans votre potager, vous préservez la biodiversité .Associations: Bourrache-Fraisiers

Les légumineuses, des plantes enrichissantes pour vous autres plantes au jardin

La famille des Légumineuses est enrichissante. Les plantes associées à cette famille peuvent produire jusqu’à deux fois plus de biomasse que lorsqu’elles sont seules!

Les agriculteurs connaissaient bien ce phénomène de «fixation symbiotique de l’azote» et cultivaient ensemble ou en alternance les Papilionacées (Fabacées) et les Graminées (Poacées). Le blé poussait très bien après une luzerne ou des vesces. Leurs racines libèrent dans le sol des acides organiques qui solubilisent les phosphates « bloqués » qui se trouvent naturellement dans les particules de terre.

  • Une association intéressante: fraisiers, salade et haricot. Vous venez de récolter vos dernières fraises. N’abandonnez pas vos fraisiers à leur solitude. Une culture intercalaire vous fera mieux exploiter votre terrain.
    1. Après avoir effectué, une taille de vos fraisiers pour supprimer les feuilles nécrosées et les tiges porteuses de fruits, plantez sur le même rang des salades et en culture intercalaire, des haricots.
    2. Ces derniers apporteront à vos fraisiers l’azote nécessaire! (les racines de la plante hôte, en l’occurrence les haricots, dont une partie se décompose en continu, libèrent de l’azote dans le sol, ce qui profite aux plantes voisines. En arrosant vos haricots et vos salades, les fraisiers vont « tirer » des radicelles qui iront puiser l’eau destinée aux deux légumes.
    3. Par cette technique, les fraisiers vont engranger bon nombre de réserves et vous assurer donc une récolte abondante de fraises l’an prochain.
    4. La bourrache, présente au printemps saura également s’inviter !
    5. Les haricots seront remplacés par la mâche pour l’hiver ou des poireaux.
  • Le maïs, les haricots et les courges sont des plantes complémentaires. Cultivées ensemble, elles s’entraident et s’apportent mutuellement des effets bénéfiques. On parle de plantes « compagnes ».
    1. Les maïs servent de tuteurs aux haricots;
    2. les haricots fertilisent les courges et les maïs;
    3. les courges, quant à elles, limitent les travaux de désherbage en étouffant les « mauvaises herbes ».

Ce mode de culture appelé « culture des trois sœurs » nous vient du peuple Maya: le maïs, les haricots grimpants et les courges sont les légumes de base de l’alimentation des Indiens.

Dans le Sud Ouest de la France, on cultive depuis longtemps le haricot Tarbais avec le maïs. Associations: maïs, haricots et courgesCes « haricots-maïs » sont d’ailleurs réputés pour leur qualité et leur finesse.

Des associations défavorables

Mais il arrive également, pour diverses raisons, que l’entente ne soit pas parfaite, voire très difficile entre certaines plantes légumières. Elles ne s’apprécient pas ou jouent le même rôle au niveau du sol.

  • Elles se font concurrence en  puisant la nourriture au niveau dans le sol: les plantes voraces telles que les choux, les tomates, les pommes de terre ont besoin de nombreuses substances nutritives et en oligoéléments. Il faut donc éviter de les cultiver au même endroit deux années consécutives. Elles « fatiguent » le sol.
  • L’une a besoin de beaucoup d’eau (radis) et l’autre peu (thym). Elles n’ont pas les même besoin en nourriture.
  • Elles ne supportent pas l’odeur de leur voisin. N’hésitez pas à séparer les trois légumes de la famille des Solanacées que sont l’aubergine, la tomate et la pomme de terre. La présence de cette dernière n’est pas appréciée par le céleri en branches.
    • L’odeur du persil indispose la salade.
    • Les courges ont beaucoup de mal à se développer au voisinage ou parmi les pommes de terre.
    • L’aneth a une action inhibitrice sur la carotte comme l’absinthe sur la plupart des jeunes semis.
    • La rue officinale empêche le développement des basilics.
    • Il y a aussi des problèmes  avec le fenouil: il déteste tout le monde et les légumes lui rendent bien la pareille, personne ne l’apprécie.
  • Certaines ne supportent pas la concurrence chimique dans le sol. Elles émettent dans le sol, par leurs racines, des toxines qui inhibent le développement des autres végétaux.
  • Les Liliacées (alliacées, plantes à bulbes)  n’apprécient pas la proximité des légumineuses . Il vaut mieux les séparer. Rappelons que les légumineuses par leurs bactéries fixent l’azote de l’air; elles gênent les plantes qui n’en ont pas ou peu besoin pour se développer normalement.
  • Les membres d’une même famille sont souvent victimes des mêmes maladies et attirent les mêmes insectes ravageurs. Le doryphore s’attaque aux pommes de terre et aux aubergines, parfois aux tomates trois Solanacées. En outre, les légumes d’une même famille ont souvent les mêmes besoins nutritifs et rentrent en concurrence.

Une règle importante d’une bonne association

En pratique, quelle que soit la façon dont on s’y prend pour associer les plantes, le plus difficile est de savoir donner à chaque plante l’espace, la lumière et l’eau qui lui sont nécessaires. En effet, la surpopulation fait perdre tout le bénéfice d’une bonne association.

 Ces associations sont-elles toujours efficaces ?

  • Elles peuvent être efficaces dans un sol qui reçoit régulièrement des amendements corrects. Dans un jardin souvent envahi de parasites et de maladies, l’association de plantes « amies » a peu d’effet; leur présence est surtout le signe d’un déséquilibre du sol.
  • Lorsqu’une année se révèle très favorable aux cultures les problèmes apparaissent moins !

Facilitez la biodiversité

La monoculture est une invention de l’homme ! Par contre, votre jardin sera plus vivant s’il reflète  la biodiversité.

Un potager est plus sain, plus vivant donc plus productif si la biodiversité est respectée.

  1. En associant avec tact et discernement les fleurs, les légumes, les plantes aromatiques et les arbres fruitiers [comme dans les mers et les eaux douces, dans les montagnes et les forêts, dans les prairies naturelles].
  2. En assurant une bonne rotation, on crée avec bonheur un écosystème harmonieux.
  3. En employant des fertilisants naturels  et en pratiquant la lutte biologique , on contribue à laisser une terre plus propre pour nous et nos enfants.

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