Avant d’entreprendre de cultiver un jardin, on peut se demander si la taille du potager sera adaptée à nos besoins, si la terre est de bonne qualité, combien de temps sera nécessaire à l’entretien du jardin, sous peine de ne pouvoir l’entretenir correctement.
Voici 7 bonnes questions à se poser avant d’entreprendre de cultiver un jardin :
- Ma terre est-elle de bonne qualité ?
- Quels amendements devrai-je lui porter ?
- Comment organiser mes cultures ?
- Faut-il faire mes semis ou acheter mes plants ?
- Faute de jardin, que puis-je cultiver « hors-sol » ?
- De quels entretiens mon jardin a-t-il besoin ?
- Que va devenir mon jardin pendant les vacances ?
Question # 1 : Ma terre de jardin est-elle de bonne qualité ?
Pour un jardinier, connaître le type de sol de son jardin est quasiment indispensable avant d’envisager d’y pratiquer du jardinage. Ce critère permettra une première sélection des végétaux qui pourront être installés car tous ne s’adaptent pas à n’importe quel type de terre.
Une terre est dite « acide » lorsque son PH est inférieur à 7. A l’inverse, une terre calcaire (ou alcaline) possède un PH supérieur à 7. La terre est dite neutre lorsque son PH est de 7. Vous pouvez améliorer le PH de votre sol dans un sens ou dans un autre.
La terre du jardin est constituée de 90 à 95 % d’éléments minéraux issus de la dégradation de la roche mère qui est à l’origine de la formation du sol. Les 5 à 10 % restants sont de la matière organique provenant des apports du jardinier (compost, fumier, engrais verts, paillage décomposé, BRF…) ainsi que de la faune et de la flore qui vivent dans et sur le sol. On peut classer les éléments minéraux du sol en 3 catégories: les sables, les limons, les argiles. Chaque sol est constitué de ces 3 éléments minéraux, mais dans des proportions variables qui définissent sa texture. On pourrait parler de « limons sablo-argileux« , d « argiles sableuses » ou encore de « sables argilo-limoneux« … Restons simples:
- Les plantes potagères exigent un terrain fertile et bien drainé. Préparer le terrain pour créer votre potager est une première étape très importante.
C’est la qualité du sol qui fait un beau jardin: une belle terre, légère et grumeleuse, d’une belle teinte sombre. Connaître la qualité de son sol est utile pour pouvoir le travailler et l’amender correctement,et pour savoir quels types de végétaux sont les mieux adaptés!
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Les sols humifères: sol idéal pour le jardinier
On appelle terre franche la terre qui a une composition idéale, elle a le bon équilibre nécessaire à la croissance des végétaux et une bonne structure.
- Elle est optimale pour les cultures avec ses 70% de sable, ses 10% d’argile, ses 10% d’humus et ses 10% de calcaire.
- Elle est de couleur sombre. Sa couleur résulte de la décomposition de nombreux éléments végétaux. Les sols humifères retiennent l’eau et les nutriments ou oligoéléments. Un sol humifère est facile à travailler car il ne forme pas de mottes. De réchauffement rapide un sol humifère engendre une végétation précoce.
- Les sols humifères sont riches en humus, spongieux, légers et sombres. Ils ont l’avantage d’être fertiles, de bien retenir l’eau et de ne pas coller. Ils se travaillent facilement et se réchauffent rapidement.
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les sols sablonneux :
Constat:
- Un sol sableux est léger, granuleux et de couleur claire. La terre est friable. Si on la frotte entre ses doigts, elle se défait facilement. Comme les éléments nutritifs sont vite lessivés, il peut devenir pauvre. Les sols sableux sont secs, pauvres et instables, car ils ne retiennent ni l’eau ni les nutriments ou les oligo-éléments.
- Il a l’avantage d’être perméable à l’eau et à l’air et donc, d’être naturellement aéré et drainé. Il est facile à travailler, ne s’engorge jamais. Toujours bien drainé, il se réchauffe vite au printemps, permettant une végétation précoce.
Remède partiel: ajouter du compost pour « donner du corps » à la terre.
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les sols argileux:
Constat:
- Le jardinier la reconnaît facilement en marchant dessus, elle colle de suite aux chaussures et se présente en mottes. Au toucher, la terre est lisse et collante. On peut facilement modeler un boudin entre ses doigts. Elle est très difficile à travailler du fait de sa lourdeur. Les outils s’enfoncent difficilement et sont lourds à remonter car elle forme des mottes. Cette terre retient toute l’eau et s’alourdit considérablement. En séchant la terre devient très dure et se fendille. La terre se réchauffe lentement au printemps et sa lourdeur peut empêcher les végétaux de bien se développer en les étouffant et en empêchant les racines de s’étaler correctement. (carottes)
- Les sols argileux sont généralement riches et fertiles car ils retiennent l’eau et les nutriments ou les oligo-éléments. Ils absorbent bien l’eau et fixent les engrais.
Remède partiel: alléger la terre avec du sable de rivière pour éviter l’asphyxie des racines ou le pourrissement des collets.
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les sols calcaires:
- Comme son nom l’indique, le sol calcaire, léger et d’aspect blanchâtre, est un sol dont le PH est alcalin . Les sols calcaires sont bien perméables à l’eau, se réchauffent facilement mais ne retiennent pas les nutriments ou les oligo-éléments. Ils se dessèchent et se craquellent rapidement en cas de sécheresse. Ils manquent généralement d’acidité. C’est une terre généralement pauvre et la végétation est plus tardive. Le calcaire contenu dans le sol bloque certains éléments nutritifs nécessaires aux végétaux, comme le fer. Freinant considérablement son assimilation, le sol calcaire engendre souvent la chlorose chez les végétaux. Ils sont capables de faire mourir rhododendrons et érables japonais.
- Ils sont bien supportés par la majorité des plantes.
- les fleurs : il convient de planter campanule, pavot, pied d’alouette.
- les légumes : optez pour ail, échalote, chicorée, céleri, betterave, choux, laitue.
- les arbres et arbustes à privilégier : noisetier, tilleul, laurier, pêcher, troène.
Remède partiel: comme ce sont les plus difficiles à améliorer, on peut envisager une culture hors-sol de certaines plantes. Si votre une terre est trop calcaire, vous pouvez tenter de faire des apports de compost, de terre de bruyère ou de tourbe. Un paillage avec des écorces de pin aidera également à acidifier le sol.
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Les sols acides
Constat: en général, ils sont pauvres
Remède partiel: faire un apport de fumier, puis l’année suivante chaux ou lithothamne leur seront profitables, en automne, avant le labourage.
Le travail de la terre s’effectuent de préférence en lune descendante croissante pour les sols légers et décroissante pour les sols lourds et argileux.
Question # 2: Quels amendements apporter à ma terre ?
On peut améliorer la structure du sol pour gagner en qualité. Il ne s’agit évidemment pas de retourner tout le jardin, mais de porter les efforts sur les endroits stratégiques, là où sont effectuées les semis et les plantations. Le remède universel est un apport de matière organique, [un compost fait maison à partir de déchets de jardin et de cuisine, ou encore de feuilles mortes, est tout aussi efficace], suivant la nature du sol.
- les sols sablonneux : améliorez la terre avec des apports de matière organique, fumier, compost. Elle retiendra mieux l’humidité et apporte des éléments nutritifs fertilisants.
- les sols argileux: la matière organique facilite le drainage de ce sol lourd, le rend moins compact.
L’automne et l’hiver sont les meilleurs moments pour apporter ces amendements. Il est inutile de procéder à un profond bêchage. Il suffit d’étaler un seau par mètre carré à la surface et de l’incorporer à la couche superficielle avec une fourche.
>>En savoir davantage sur les apports nutritifs pour le terrain et les plantes.
Question # 3: Comment organiser mes cultures ?
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Quelle exposition pour mon jardin ?
Un jardin offre différentes situations: plein soleil par endroits, partiellement ensoleillé ailleurs, ombre épaisse ou tamisée pour le reste. En fonction de l’intensité et de la durée de l’ensoleillement, on peut toujours sélectionner des plantes qui seront adaptées à chaque type de situation.
Si les plantes à massifs ou les légumes comme les haricots ont besoin de beaucoup de soleil, les rosiers ou les pommes de terre peuvent se contenter de quelques heures d’ensoleillement par jour dans un coin bien exposé. Il faut également distinguer entre les endroits qui ne reçoivent qu’une lumière rasante et ceux qui bénéficient d’un chaud soleil direct.
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Est-il nécessaire de cultiver sous abri ?
Certaines plantes, comme l’aubergine, sont réputées pour être frileuses. Un abri leur permet de prendre un bon départ. Il peut être permanent (serre) ou provisoire (châssis). Suivant le climat de votre région, une protection nécessaire au démarrage de la plantation peut être suffisante.
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Quelles plantes faut-il associer ?
Une règle d’or est qu’un potager est plus sain, plus vivant donc plus productif si la biodiversité est respectée. En associant avec tact et discernement les fleurs, les légumes, les plantes aromatiques et les arbres fruitiers et en assurant une bonne rotation on crée avec bonheur un écosystème harmonieux. Dans les mers et les eaux douces, dans les montagnes et les forêts, dans les prairies naturelles comme celles du massif des Bauges en Savoie, il existe des associations de plantes, alors pourquoi pas dans nos jardins ? >> consulter les associations favorables.
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Choix et rotation des cultures
On a tendance à cultiver des plantes gourmandes en azote. Favoriser la rotation des cultures en alternant les différentes familles de légumes pour ne pas épuiser le sol.
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Quelle forme de culture vais-je adopter ? : en carrés, sur butte, en lasagnes, en cratère…
>> en savoir davantage sur le potager en carrés, la culture sur butte, la culture en lasagnes
Dans la culture en cratère, la cuvette piège la chaleur et protège les plantes.
Sorgho en culture zai: cette technique est largement utilisée en Afrique notamment en Haute-Volta (l’actuel Burkina Fasso)
Préparation pour une culture zaï
ou sur l’île volcanique de Lanzarotte aux Canaries. Les habitants de cette île construisent dans leur champ des cuvettes en forme d’entonnoir, tapissées de pierres noires de lave pour protéger les plantes des vents et de l’assèchement. Dans ces cuvettes qui piègent la chaleur, l’eau qui est conservée par les pierres de lave se condense la nuit et rend tout arrosage inutile.
Question # 4: Faut-il faire mes semis en pots, en pleine terre ou acheter mes plants ? Quels légumes cultiver ?
- Le semis est le meilleur moyen de s’offrir des légumes et des fleurs à bon marché. On peut s’épargner la longue préparation du semis en pots qui occupe toute la place dans la véranda ou dans la serre, qui vous mobilise toute une matinée pour le repiquage sans compter les arrosages entre-temps.
Bien choisir les graines et les plantes
- Privilégiez les variétés anciennes résistantes et les variétés locales.
- Privilégiez aussi les légumes « oubliés ».
- Vous pouvez aussi opter pour des graines hybrides.
- 5 légumes faciles à cultiver … qui donnent au jardinier l’impression d’avoir la main verte !
- les salades à semer ou repiquer.
- les radis donnent une récolte rapide;
- la courgette est extrêmement productive;
- l’aubergine ne demande que chaleur, arrosage et compost;
- la tomate est la reine de l’été.
Question # 5: Faute de jardin, que peut-on cultiver sur un balcon ou une terrasse ?
- Il est possible de cultiver bon nombre de plantes hors-sol, suivant la taille de son balcon et de sa terrasse. Découvrez 5 jardinières de plantes aromatiques et de légumes.
- La culture en lasagnes peut être une solution pour vous.
- Il est également possible de réaliser des carrés magiques: mini-surface, maxi-plaisir. Pas de quoi, cependant nourrir une équipe de rugby! Avec ce jardin de poche, vous aurez chaque jour des produits frais, des vitamines et vous ferez le plein de saveurs. Voici 5 avantages:
- La terre est forcément rapportée, elle est donc bonne, souple, facile à travailler, riche et indemne de mauvaises herbes. 5 minutes par jour suffisent à son entretien.
- Une mise en place soignée: la terre va devoir produire abondamment sur une courte période. Il faut donc la nourrir. En mars-avril, ajoutez un amendement organique (compost fait maison ou vendu en jardinerie).
- Une plantation dans les règles: on consacre à chaque légume un carré de terre de 30 à 40 centimètres de côté.
- Une protection rapprochée: avec une surveillance quotidienne, vous pouvez éliminer immédiatement les premiers pucerons, couper les feuilles malades et chasser les escargots et les limaces.
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- d’un plantoir;
- d’un sécateur;
- d’une griffe à main.
- de tuteurs et de liens.Un entretien facile: vous aurez besoin uniquement
Question # 6: De quels entretiens mon jardin a-t-il besoin ?
- De quels outils a-t-on besoin ?
- Quelle taille effectuer sur mes arbres et arbustes, sévère ou sélective?
- Les fleurs poussent-elles toutes seules ? A côté du massif et du potager que vous composez consciencieusement, il y a bien des recoins dans le jardin qui restent inoccupés.
- Offrez-vous des plantes qui restent en place une fois pour toutes, qui fleuriront à profusion tous les ans: optez pour des bulbes de printemps, narcisses, crocus, anémones. Vos bulbes vont fleurir de février jusqu’à mi-mai.
- Complétez-les avec des plantes vivaces qui vont prendre le relais jusqu’à l’automne: aster, campanules, iris, rudbékia.
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Pourquoi faut-il renoncer à tous les produits sanitaires de synthèse ?
- Ils sont dangereux pour la nature et pour l’homme.
- Choisissez des produits bio que vous trouverez dans les jardineries.
- Utilisez des recettes maison, efficaces , saines et naturelles comme des purins de plantes.
- Pratiquez la lutte biologique et épargnez les abeilles.
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Comment économiser l’eau ?
- Ajustez la quantité de vos arrosages en fonction des fleurs, des légumes ou des fruits plus ou moins gourmands en eau.
- Privilégiez l’utilisation de l’eau de pluie de récupération.
- Binez le sol et paillez pour éviter une trop grande déperdition d’eau.
>> Vous pouvez consulter l’article sur l’arrosage et le paillage du jardin.
Question # 7 : Aurai-je du temps à consacrer à mon jardin ? Que va-t-il devenir pendant les vacances ?
Vous êtes les seuls à pouvoir répondre à cette dernière question très importante ! Pourquoi en effet cultiver des légumes qui arriveront à pleine maturité lors des vacances d’été ? [ Si vous disposez de peu de temps, 1 à 2 heures par semaine, optez pour un jardin en carrés.]
Des solutions existent :
- faire appel à ses voisins ,
- réaliser un jardin collectif
- ou cultiver une parcelle de jardins familiaux …