Planète

Ce lundi 30 novembre, la conférence climatique COP21 s’ouvre à Paris, au Bourget. Elle se prolongera jusqu’au 11 décembre. Le Chef de l’État plaide pour un accord «ambitieux» et «contraignant». Son ministre des Affaires étrangères affirme, lui, que « si nous n’arrivons pas à un accord, cela sera très grave ».
«Ils sont venus, ils sont tous là, … (elle va mourir la mama…)», les représentants de 195 pays et les 150 chefs d’État qui ont ouvert cette conférence climatique, «la plus vaste jamais organisée» renchérit notre ministre des Affaires étrangères. Certains considèrent déjà cette affluence comme un élément du succès, ainsi que les «engagements volontaires» pris par les différents pays pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

COP21-une-cohabitation-exceptionnelle

Je suis persuadé qu’ils seront inspirés par ces  7 vertus capitales (par opposition aux 7 péchés capitaux!),

  • Cet article s’inspire d’un article d’un excellent journal et de différentes émissions sur le sujet.

Vertu # 1 : Rappeler les dangers d’un dépassement des 2°

« 2°, combien ça coûte? »

Que le réchauffement climatique soit de 2 °C ou de 5 °C en 2100, quelle différence ? Après tout, nous subissons des variations de température bien plus importantes dans une journée. Sauf qu’il faut raisonner en température moyenne planétaire. En fait, 5° de hausse de la moyenne, c’est à peu près ce qui s’est produit quand notre planète est passée de la dernière ère glaciaire, il y a vingt mille ans environ, au climat actuel. Une hausse de 5° à la fin du siècle nous ferait donc basculer dans l’inconnu. Selon les Nations Unies, si on dépassait les 2° sans aller jusque là, « la rapidité du changement climatique deviendrait trop importante pour certaines espèces, l’élévation à long terme du niveau de la mer pourrait excéder un mètre et les risques combinés du réchauffement et de l’acidification des océans deviendraient élevés ». Quant à la production agricole mondiale, elle encourrait de « hauts risques ».

Vertu # 2 : Imposer un suivi et une surveillance des clauses de « revoyure »

La somme des efforts annoncés par les contributions nationales pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ne permet pas d’atteindre l’objectif global de limitation du réchauffement climatique à 2°. Elle nous amène vers 3°, voire plus. La révision à la hausse de ces contributions est donc nécessaire, et pour cela rien de tel que de se revoir régulièrement, par exemple tous les cinq ans. La Chine et la France sont tombées d’accord sur ce sujet début novembre.

Vertu # 3 : Conditionner l’aide aux pays en développement

La promesse faite à Copenhague de financer les projets d’adaptation et de prévention du changement climatique dans les pays en développement à hauteur de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 est l’un des gros risques de blocage à la COP21, le montant n’étant pas encore atteint. Les énergies fossiles bénéficient annuellement de 550 milliards de dollars de subventions publiques. Or 90 % de ces subventions sont distribuées par les pays du Sud. Ces pays ont donc une responsabilité majeure. Si ces subventions ne diminuent pas, le financement de 100 milliards ne servira pas à grand-chose.» Il servira même à financer… les subventions aux énergies fossiles. L’accord final devrait donc stipuler que ces fonds seront bien versés en 2020 si des efforts sont faits par les pays récipiendaires pour réduire par ailleurs leurs subventions.

Vertu # 4 : Affirmer que la lutte contre la pollution est aussi importante que celle pour le climat

Le changement climatique a pris trop d’importance par rapport à d’autres sujets environnementaux aussi cruciaux que sont la pollution de l’air, de l’eau et des sols. « 90 % des décès prématurés dus à la pollution de l’air ont lieu dans les pays du Sud. Et, en 2050, les causes environnementales de décès prématurés dans ces pays seront toujours la pollution de l’air et de l’eau. Sur ce dernier sujet, la France est mauvaise élève. Elle est classée 24e pays européen sur 27 pour les concentrations de nitrates dans les eaux souterraines. Paris a d’ailleurs été condamné par la Cour de Justice de l’Union européenne, à deux reprises. Le montant global des impacts de cette seule pollution serait supérieur à un milliard d’euros par an.

Vertu # 5 : En attendant la conversion écologique, ne pas bannir le nucléaire

Pour rester sous la barre des 2°,  8 scénarios tiennent la route sans le nucléaire. Ensuite, 1,2 milliard de personnes – l’équivalent de la population de l’Inde ou de l’Afrique – n’a pas encore aujourd’hui accès à l’électricité et est exclu des bénéfices de développement qu’elle apporte. Un autre milliard a accès à des réseaux peu fiables. Et 2,8 milliards d’êtres humains utilisent le bois ou d’autres produits de la biomasse pour cuisiner et se chauffer, ce qui produirait une pollution nocive pour la santé, sans parler de l’Allemagne qui a abandonné le nucléaire pour revenir au charbonEn attendant la conversion écologique, pour « décarboner » l’économie, on ne peut pas se passer du nucléaire. La Suède, qui a réussi sa transition énergétique, est là pour nous le rappeler. Espérons que les initiatives prises par Jean-Louis Borloo, pour apporter l’électricité en Afrique, seront couronnées de succès… et nous seront suivies dans le monde.

Vertu # 6 : Inscrire au programme des nouvelles négociations l’établissement du prix du carbone

Les entreprises demandent qu’il y ait à l’occasion de la COP21 une déclaration des chefs d’État à Paris en faveur de l’extension d’un “signal carbone”. Un prix mondial du carbone devrait être au cœur du cycle de négociations suivant, qui débutera aussitôt après Paris. Saluons les entreprises qui envisagent de construire des « puits à carbone » pour éviter de rejeter ce gaz dans l’atmosphère.

Vertu # 7 : Écrire que la COP21 est la dernière du genre

Notre ministre de l’environnement déclarait début juillet que les « négociations de l’ONU sont totalement inadaptées à l’urgence climatique». Tout le monde en est parfaitement conscient mais la lourdeur du processus est telle qu’il se poursuit comme si de rien n’était. Ces négociations s’apparentent à une fabrique de la lenteur. Elles créent de plus une fiction qui donne l’impression que l’on maîtrise les choses alors que ce n’est pas le cas. Par exemple, le Protocole de Kyoto signé en 1997, puis entré en vigueur 2005, dans un monde qui n’avait déjà plus rien à voir avec celui dans lequel il avait été négocié, n’a eu aucun effet mesurable sur le climat terrestre. Sur le plan juridique, on sort donc plus facilement d’un accord international contraignant de ce type que d’un bail rural à long terme en France! Il faut donc repenser totalement la gouvernance des négociations climatiques.
Sur le plan pratique, il faudrait aussi réfléchir aux possibilités qu’offrent les nouvelles technologies pour éviter les déplacements systématiques pour les COP et les sommets en tous genres. Un mode de fonctionnement qui serait moins énergivore et moins budgétivore. L’organisation de la COP21 devrait coûter au moins 180 millions d’euros aux contribuables français. Or, les Français ne croient plus dans les grands sommets internationaux, et que la COP21 ne les rassure pas…
Espérons que les propos cités plus haut seront démentis : «Ces négociations s’apparentent à une fabrique de la lenteur. Elles créent une fiction qui donne l’impression que l’on maîtrise les choses alors que ce n’est pas le cas ».

«Paris doit être le point de départ d’une profonde mutation» a prévenu François Hollande, avant d’ajouter : « Ce qui est en cause avec cette conférence, c’est la paix (…) Sur vos épaules repose l’espoir de toute l’humanité».

En attendant, espérons que nos gouvernants seront « vertueux »…ils ont 11 jours pour «sauver l’humanité».

Paris deviendra alors la capitale de toutes les vertus, la ville de tous les paris !

Continuons notre «sobriété heureuse». Vous pouvez lire d’autres articles sur la COP21 « Notre jardiner et la COP21 » et/ou « Que faisons-nous de la Création« 

A tchao… Yalla! Jean-Paul

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