Faire travailler la nature sans la détruire un vieux rêve

Champs de maïs bio en push-pull

  • Depuis plusieurs années, je me pose des questions sur l’association des plantes pour créer des éco-systèmes « naturellement intelligents » dans lesquels les plantes se rendent des services entre elles pour éviter les actions du jardinier: arrosage, engrais, pesticides…
  • Si une plante pouvait servir d’engrais à l’autre et/ou repousser ses parasites, cela serait génial ou plutôt naturel.
  • Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire d’avoir une très bonne connaissance de la nature ou d’en avoir hérité des anciens.
  • Un reportage sur Arte, les Moissons du futur, a mis en avant un exemple de cette intelligence avec la production de maïs bio grâce à la méthode d’agro-écologie en push-pull au Kenya.

Les difficultés dans la culture du maïs au Kenya

Les cultivateurs du Kenya font fasse à 2 difficultés majeures qui diminuent sensiblement les rendements:

  • l’herbe de la sorcière, qui envahit les champs et concurrence le maïs.
  • et un parasite qui se développe sur le maïs et réduit fortement les récoltes.

Les réponses astucieuses de l’agro-écologie: la méthode pull-push

Principe du champs de maïs bio push-pull

Cela consiste à créer un éco-système en utilisant des espèces locales dans les cultures pour rendre des services aux cultivateurs et en particulier repousser (push) ou attirer (pull) les parasites.

Pour la culture du maïs, il est recommandé au Kenya de planter du desmodium entre les rangs de maïs pour:

  • occuper le terrain et ne pas laisser de place à l’herbe de la sorcière
  • repousser (PUSH) les parasites grâce à son odeur.
  • fournir de l’azote au maïs.

et de planter en bordure du champs de l’herbe à éléphant pour

  • attirer (PULL) les parasites pour qu’ils pondent sur ces feuilles (les larves mourront naturellement, n’ayant rien pour se nourrir sur ces feuilles contrairement au maïs

Bilan de l’action

  • Le rendement du champs de maïs est multiplié par 10-12, le cultivateur n’a plus besoin d’acheter du maïs complémentaire en vendant ses chèvres mais il peut vendre son surplus/
  • Le maïs obtenu est BIO, aucun pesticide ni engrais n’est nécessaire. Les pesticides sont remplacés par l’action couplée du desmodium et de l’herbe à éléphant. Les engrais sont remplacés par le desmodium qui charge le sol en azote. Il n’a pas besoin d’acheter ni engrais ni pesticides.
  • Le besoin hydrique est réduit grâce au couvert de desmodium.
  • La production de lait de chèvre est multipliée par 2 grâce à l’herbe à éléphant et le desmodium, des productions corollaires au maïs, qui ils sont fauchés régulièrement pour fournir un fourrage de qualité aux chèvres.
  • Une partie des graines de maïs, de desmodium et des plants d’herbe à éléphant sont conservés pour la prochaine semence, le cultivateur n’a plus à acheter des semences (potentiellement stériles selon Monsanto).

Pour conclure, le niveau de vie du cultivateur augmente, il développe ses connaissances du fonctionnement de son éco-système et il en tire partie sans avoir d’impact négatif sur celui-ci et le plus important, il développe son autonomie alimentaire et financière.

Pour voir le reportage en replay: http://www.arte.tv/fr/les-moissons-du-futur/6815836.html

Pour en savoir plus sur la méthode push-pull (en anglais): http://www.push-pull.net/

Dans votre jardin, quelles associations réaliser ?

J’ai développé un petit outil pour voir les associations positives et négatives entre plantes, choisissez votre plante et cela vous donne les plantes « amies » et « ennemies ».

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