Les jardins familiaux de Challans : création et premières réalisations

Attardons-nous aujourd’hui sur la création de jardins familiaux de Challans, en Vendée. Les motivations et les modalités sont biens résumées dans cet article de la presse locale. 

Une philosophie de développement durable

Une association gère le fonctionnement des jardins et a signé une convention avec la municipalité. Un certain nombre de règles sont imposées:

• pas de pesticides : produits biologiques à privilégier.
• paillage au maximum pour réduire l’arrosage.
• diversité des cultures.
• serres froides uniquement.
• des toilettes sèches
• lieu de stockage avec des vestiaires et du matériel mutualisé (tondeuse, motoculteur)

Il faut noter que 2 allées de circulation et un puits ont  été aménagés pour permettre la desserte et l’arrosage des lots. [Au début, suite au forage, l’eau contenait de l’argile; actuellement, elle est claire.]

Michel, notre président,  résume bien un des buts de ces jardins :  «C’est le plaisir de faire pousser ses propres légumes et de les récolter, de savoir ce que l’on mange». Autant dire que l’esprit correspond tout à fait à celui que j’essaie de distiller dans mon blog.

Création d’un jardin dans mon lopin de terre

Il m’a fallu d’abord aménager le centre de ma parcelle, fabriquer une butte, la remplir de vieux morceaux de bois vermoulus.Le terreau récupéré chez un maraîcher bio de Challans   est mélangé à la terre que l’on peut ajouter, mise également à la disposition des jardiniers.[Je réserve  le tas de compost mis à notre disposition par la mairie pour les autres jardiniers]J’ai placé une nouvelle couche de souches. Celles-ci vont jouer 2 rôles principaux importants:

1. Elles vont servir de rétenteurs d’eau dans le sol tout au long de l’été, un rôle d’éponge en quelque sorte.
2. Elles vont se décomposer lentement dans le sol et ainsi favoriser la biodiversité.
   
   

puis le côté gauche sur le même principe. Après aménagement, a eu lieu la plantation de blettes de couleurs et de céleri-raves. 

Comme je diversifie mes pratiques de jardin, sur la partie droite, celle en lignes pour les semis de haricots verts et de maïs doux a été retenue.

Deux astuces pour la lutte biologique

1. Le lin est réputé avoir des propriétés répulsives sur le doryphore. Cela mérite en tous les cas d’être essayé, tant ce ravageur cause régulièrement de gros soucis aux   jardiniers. Semez du lin sur le rang au moment où vous plantez les pommes   de terre. Il sera assez haut au moment du buttage pour ne pas être  contrarié. À titre comparatif, plantez une autre planche avec des pommes de terre et sans y semer du lin, et surveillez…
2. Les puces  de terre, plus connues sous le non d’altises s’en prennent à presque toutes les brassicacées (crucifères) y compris aux engrais verts ! C’est le moment de vérifier si elles attaquent vos choux. Vous repérerez leurs dégâts aux premiers trous ronds ou ovales à bord régulier dans le limbe de la feuille.

   • En prévention

     1. Paillez le pied des plantes afin de maintenir un degré d’humidité suffisant pour décourager les altises ;
     2. Répandez de la cendre de bois autour des plantes, celle-ci a un effet répulsif sur ces parasites.
     3. Plantez à proximité des végétaux à protéger de la tanaisie ou du trèfle blanc (qui enverront les altises chez les voisins !), ou de la moutarde qui attire ces insectes; vos cultures seront épargnées par les altises qui préfèrent grignoter les feuilles de moutarde.
     4. Installez un voile anti-insectes au-dessus des cultures potagères sensibles.

   • Traitements biologiques

     1. En général, des arrosages copieux, toujours apportés aux pies des plants permettent de dévelop^per une ambiance humide au niveau des plantes qui empêche leur pullulation. Sinon, traitez avec un insecticide de nature végétale.
     2. En matière de traitement biologique, une pulvérisation d’infusion de tanaisie ou d’absinthe, ou encore de purin d’ortie (2 applications à quelques jours d’intervalle) neutralise le parasite ;
     3. En cas d’infestation importante, vous pouvez essayer un insecticide naturel à base de pyrèthre ou d’huile de neem ;
     4. La pose de pièges (plaques ou bandes collantes, blanches ou jaunes) permet, dans une certaine mesure, de limiter les populations d’individus adultes.
     5. Sous serre, on peut mettre en oeuvre une méthode de lutte biologique intégrée  en s’appuyant sur  Encarsia formosa, une petite guêpe.
     6. Les crapauds et les oiseaux sont des prédateurs naturels.

Les jardins  familiaux

Tous les projets des jardiniers pourraient se résumer en cette pensée: « Donnez de l’importance à ce que vous cherchez: vous risquez de le trouver.»

Les jardins sont tous plus beaux les uns que les autres. Chacun apporte des touches de couleurs et de formes. Cette originalité et cette diversité forment un véritable patchwork qui plait à nos yeux.

• De beaux jardins en lignes
  dans lesquelles se côtoient légumes et fleurs
  
  
  

• Les jardins en buttes.Elles sont formés soit par surélévation du terrain, soit par création d’une butte avec un apport de cartons, de vieilles souches, de BRF (Bois Raméal Fragmenté), de compost et de terre.
  >> retrouvez l’article la créer une butte ou la culture en lasagnes.
  
• Les jardins en courbes et en finesseJ’ai la chance d’avoir pour voisin un jardinier qui, au fil des jours, transforme, avec la patience du « Facteur Cheval » sa parcelle en véritable oeuvre d’art.  Franck relate ses activités sur le blog qu’il a crée.
  

• Retrouvez 12 photos sur la page facebook de Challans

Un lieu de convivialité

Dans l’article sur la permaculture, l’action importante # 10  était de créer des liens. Je citais l’exemple des jardins familiaux de Condrieu dans la vallée du Rhône.

Nous nous sommes récemment installés dans ce joli coin de Vendée; ces jardins nous ont permis de faire connaissance avec d’autres jardiniers, d’échanger sur les différents types de jardinage, sur la richesse du sol, sur la spécificité du climat océanique … et sur de biens d’autres sujets…

Je me permets de publier le commentaire de Florentine envoyé le 05/06/2016 à 18 h 31 min

« Jardinier amateur dans un jardin familial mis à disposition depuis 3 ans par la commune où je réside, nous avons un cahier des charges très strict pour devenir membre de l’association. En effet, chacun de nous doit cultiver bio et nous nous échangeons nos petites astuces pour respecter la charte. Tout à l’heure après notre randonnée, nous évoquions par exemple les bienfaits de la capucine qui attire les pucerons et débarrasse ainsi nos légumes.»

Je lui ai répondu : «Bonjour Florentine,
Installé récemment en Vendée, je suis devenu également jardinier dans les jardins familiaux qui ont vu le jour ce printemps. Je compte faire un article sur cette nouveauté de la ville. Avez-vous planté des choux ? Bon jardinage. Cordialement. Jean-Paul. »

Dans ces jardins familiaux, résonne en moi cette phrase de Marcel Proust: «Soyons reconnaissants aux personnes qui nous donnent du bonheur; elles sont les charmants jardiniers par qui nos âmes sont fleuries».  Merci donc à la ville de Challans en Vendée qui nous offre cette opportunité.

La question du moyen et du but reste posée: les jardins familiaux ne seraient-ils pas surtout une bonne occasion de créer des liens ? J’attends vos commentaires… et votre expérience de jardins familiaux.

Fort de cette première expériences, je me permets de vous orienter vers Albi.

>  tout savoir sur les objectifs de la ville d’Albi qui veut devenir une ville pilote pour l’autosuffisance alimentaire en 2020 !

> en savoir davantage sur  les Incroyables Comestibles dont la devise est: «Si chacun fait un geste, on change la ville, si on s’y met tous, on change le monde.»: d’ailleurs  le mouvement français de Permaculture et les Incroyables Comestibles unissent leurs forces.

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