Vous souhaitez sûrement produire vous-même de bonnes cerises, avoir le plaisir de les voir mûrir et de les manger en saison. Produire soi-même ses propres fruits est un plaisir immense. Cueillir ses fruits sur l’arbre et les déguster reste un plaisir simple et aujourd’hui rare.

En plantant cette année votre cerisier, vous vous préparez des moments de bonheur futurs.

Comment planter un cerisier ?

Première étape: Creuser le trou

Creuser un trou et enlever les mauvaises herbes, les cailloux et la terre neuve de couleur jaune la racine du cerisier voisin, toxique pour les racines du nouvel arbre. Ce terrain est très pauvre.

Deuxième étape: Préparer les racines

Praliner les racines de l’arbre avec la terre argileuse en mélangeant de la terre argileuse avec du fumier, de la bouse de vache ou des granulés dissous dans l’eau de fumier de cheval et de bovins.

Racines du cerisier pralinées

Troisième étape

Ajouter la terre argileuse humide sur laquelle on place une terre arable garnie d’herbe riche en azote.  En se décomposant, cette plante facilitera la reprise et la pousse de l’arbre. Pour se simplifier le travail, on trouve dans le commerce un engrais plantation.

Quatrième étape

Ajouter une couche de terre arable pour séparer la cendre de bois riche en potasse, celle-ci favorisera une meilleure fructification.

Ajout de cendre de bois riche en potasse

Cinquième étape

Enfouir une fumure  qui va se décomposer lentement, du fumier ou du gazon . Si le terrain est pauvre, rajouter une terre argileuse riche en vers de terre dont le rôle est de digérer le gazon et d’aérer le sol.

Sixième  étape

Protéger l’arbre avec un premier grillage pour éloigner les lapins ou d’autres rongeurs. Le deuxième protégera l’arbre des biches et de chevreuils, à la recherche de nourriture, l’hiver. L’écorce est une véritable friandise. L’arbre pelé va dépérir rapidement, la salive de ces mammifères étant un véritable poison.

Protection du cerisier

Septième étape : la formation de l’arbre

Il faut maintenant  plier les branches pour  former  un arbre  épanoui, bien équilibré.

  • Cette action permet « d’ouvrir »  l’arbre, de favoriser le développement des racines. On utilise un tissu pour ne pas blesser les branches. Les trois grosses charpentières seront ramenés progressivement à l’horizontal et formeront un triangle équilatéral, les autres branches plus fines s’intercaleront. Sur chacune de ces branches, des bourgeons vont apparaître.
  • Il existe une relation étroite entre l’espace occupé par la partie aérienne d’un arbre et celui occupé par les racines.  On laisse une branche centrale qui va faciliter la montée de la sève brute. C’est cette banche qui va être servie en premier. Nous verrons s’il est nécessaire de la raccourcir.

Formation du cerisier

Huitième étape: la couronne extérieure

Il est important de s’occuper de la couronne extérieure. C’est dans cette zone que les racines vont venir puiser leur nourriture au cours des années futures. On peut donc  encore « bouleverser » le sol: lui apporter de nombreux amendements organiques, gazons, compost, fumier, que l’on enfouit avec une moto-bineuse ou une bêche jusqu’à la profondeur des racines du jeune cerisier. C’est également dans cette zone que l’on ajoute une terre riche en azote, prélevée sous les autres cerisiers. Il faudra semer de la poisette et des chénopodes,  friandes d’azote. Les jeunes pousses sont  tellement tendres qu’elles attirent en premier les pucerons… et les coccinelles. C’est zone est donc primordiale pour la « lutte biologique ». Les années suivantes, cette partie sera travaillée exclusivement avec une grelinette.

  • Feuilles de chêne sur la couronne extérieure du cerisier

Étapes suivantes

  • Au printemps, il faut  enduire de glu le tronc de l’arbre, pour protéger les jeunes feuilles des attaques de fourmis éleveuses de pucerons.
  • Il faut également placer sur le sol un couvert protecteur pour notre jeune cerisier, constitué de feuilles…

Arroser un cerisier

Cet arbre comme tous les arbres fruitiers a besoin d’eau surtout les premières années, le temps que le système racinaire soit important et aussi pendant la période de fructification et la période où il fait ses provisions pour l’année suivante, ce qui correspond aux mois de juillet, août et septembre. Dans un terrain argileux, dix à quinze litres d’eau une fois par semaine suffisent, dans un terrain sablonneux, il faut prévoir deux arrosages par semaine de dix litres d’eau.

Plusieurs solutions pour économiser l’eau existent:

  • récupérer les eaux de pluie et placer une seau dont le fond est percé d’un petit trou près de l’arbre, pour avoir un véritable goutte à goutte
  • ajouter de l’eau après une petite pluie insuffisante. Lorsque mes parents cultivaient un quantité importante de pêchers, l’eau était « rationnée ». Nous apportions que l’eau nécessaire à chaque arbre à l’aide d’une citerne, y compris après une petite pluie. Nous obtenions des fruits de très bonne qualité qui se vendaient très facilement. Il faut penser à apporter de l’eau après la récolte pour éviter le stress hydrique, fatal à certains d’entre eux. Il n’est pas rare de voir des cerisiers jaunir au mois d’août. (ceci est du aussi à une maladie et il ne faut pas ajouter des feuilles de cerisier à son compost)
  • pailler les arbres pour limiter l’évaporation (en outre la paille réfléchit la chaleur sur les fruits situés au bas de l’arbre) ou ajouter du Bois Raméal Fragmenté. Il faut toutefois aérer le sol de temps à autre en le piochant superficiellement  car la décomposition du couvert protecteur peut priver la plante d’oxygène.

Quel avenir pour les cerisiers ?

Les cerisiers en déclin depuis 30 ans

A cela, 3 causes essentielles

  • Le coût de ramassage des fruits est trop élevé par rapport au prix de vente.
  • Des étés caniculaires  compromettent la pousse de jeunes branches qui donneraient de beaux fruits,

Cerisiers (1)

  • Cerises, fraises, framboises, mûres, cassis, myrtilles, abricots, pêches, mais aussi figues, tomates et raisins sont victimes d’une mouche venue de Chine et du Japon la  Drosophila suzukii.

À la différence des autres drosophiles, la femelle suzukii perce la peau du fruit en maturation pour y pondre ses œufs, favorisant ainsi la contamination par diverses bactéries et champignons. Les larves se nourrissent de la pulpe, creusent des galeries entre la chair et l’épiderme du fruit qui coule et se vide.

Drosophila suzukii a été détectée en France à partir de 2009 et a commencé de poser problème aux producteurs de cerises et de fraises du sud-ouest à partir de 2011.

Devant ce potentiel invasif inquiétant, l’Inra a rapidement engagé des recherches en priorisant la lutte biologique, en l’occurrence des micro-guêpes exotiques, qui pondent dans les larves de Drosophila suzukii, s’y développent et les tuent.

Quel avenir pour nos derniers cerisiers ?

La ceriseraie voisine a été remplacée par une chêneraie.

Cerisiers (5)

Laissons donc maintenant la nature, avec l’aide des écureuils et des geais, reprendre ses droits.

jeunes chênes

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