Voici un beau conte de Jocelyne Marque.
Une princesse est née
Dans une minuscule contrée, constituée d’étangs et de rivières, naquit la princesse Odeline.
A son baptême, une fée se pencha sur son berceau. Et comme il se doit, la Fée Grenouille prononça quelques vœux :
– Cette enfant sera d’une exceptionnelle beauté, douée pour tous les arts. Cependant, afin de me rendre, moi, sa chère marraine, je lui lègue le plus beau des cadeaux… ma voix !
Les années passèrent. Odeline grandit en sagesse et en beauté. Mais si la jeune princesse souriait beaucoup, elle ne parlait guère. Dès qu’elle ouvrait la bouche, des coassements sinistres ponctuaient chacune de ses phrases, soulignaient chacun de ses mots. Résignée, la jeune fille prit la décision de vivre seule. Mais le cours des événements bouleversa sa vie…
La princesse fait une rencontre
Un matin de janvier, Odeline se promenait dans son parc. Le givre parait les arbres de cristaux étincelants. Et la neige qui était tombée en abondance, recouvrait les champs et les chemins d’un même tapis blanc.
Un cavalier égaré s’approcha. Aux armoiries de la monture, la jeune fille devina que l’étranger était le prince Arnault.
– Demoiselle, je suis perdu au milieu de cette neige. Pourriez-vous me dire si je suis loin du château de Montjoie ?
Comme à son habitude, Odeline offrit son joli sourire et indiqua la direction d’un mouvement de bras. Le cavalier remercia, tout en pensant : «Cette fille est une simple d’esprit».
Le dos tourné, il oublia son ravissant visage. Pour la petite princesse, il en fut autrement… Elle n’avait plus qu’un désir : revoir le prince !
La princesse tente sa chance
L’occasion ne se fit pas attendre. Dans le royaume et au-delà, se répandit une nouvelle : Le prince Arnault, souhaitant prendre femme, invitait toutes les filles à une incroyable fête. Sept banquets et sept bals seraient organisés et, à l’aube du huitième jour, le jeune homme annoncerait à tous l’élue de son choix.
Odeline, vêtue comme une pauvresse se rendit au château de Montjoie, un collier de perles enfoui sous ses vêtements. Elle se fit engager aux cuisines, promettant de faire le plus magnifique des desserts : une recette connue d’elle seule, transmise dans sa famille depuis moult générations….
La princesse confectionne de bonnes galettes
Elle tint parole. A la fin de premier repas, on apporta à la table princière, un gâteau rond et brillant comme de l’or. Arnault croqua à pleine dents dans ce chef d’œuvre culinaire… non seulement il était délicieux mais il renfermait une surprise ! A l’intérieur du feuilletage, il découvrit avec ravissement un minuscule objet ciselé : Odeline avait sculpté le château et ses écuries dans l’une des perles.
Le lendemain, une autre galette fut faite. Le prince poussa un cri d’émerveillement à la vue du nouveau cadeau. L’étrange cuisinière avait taillé, dans une autre perle, la ville et ses cent clochers…. Il en fut ainsi les jours qui suivirent. Le jeune prince alla de surprise en surprise, d’émerveillement en émerveillement. A l’aube du huitième jour, il fit appeler la cuisinière :
– Mon choix est fait. Je veux épouser cette femme qui cuisine divinement bien et qui a des mains d’artistes !
La princesse épouse le prince
Quand Odeline, émue, répondit «oui», Arnault ne remarqua pas l’étrange voix de sa future femme, tant il était amoureux. Ils se marièrent et vécurent heureux. Et, au fil du temps, le peuple oublia les deux tourtereaux. Un étrange gâteau resta cependant dans les mémoires de chacun : la galette seule reine de cette histoire !
#1 par dine à 27 avril 2020 - 18 h 58 min
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merci Jean Paul; j ai beaucoup aime ce conte.
je suis un peu choquée, par l auteure :ce serait sympathique d associer mon nom au texte.
vous connaissant si vous en aviez eu connaissance vous l auriez fait.
je me souviendrais du conte et un peu moins du nom de l auteure….
#2 par Enora Boutana à 22 février 2020 - 10 h 26 min
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Bonjour,
Lorsque j’étais étudiante, tous les professeurs me demandaient de développer mes idées. Personnellement, pendant toute ma scolarité, je n’ai jamais réussi à lire un livre entièrement et encore moins de rédiger une dissertation de plusieurs pages.
Peut-être que ces quelques paragraphes sont le début d’un roman, en tous cas, je vous encourage dans cette voix, car même ces lignes sont agréables à lire et je préférerais que mes enfants lisent ou fassent un peu plus de sport plutôt que de jouer avec leur console.
#3 par Eric Desanti à 12 février 2020 - 8 h 40 min
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Une histoire bien racontée, bravo et bonne continuation.
#4 par Gérard Douais à 11 février 2020 - 6 h 32 min
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Très belle histoire et quelle plume ! Bravo
#5 par Jocelyne Marque à 22 janvier 2018 - 21 h 29 min
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Bonjour,
Cette histoire n’est pas orpheline : je suis l’auteure… Ce serait sympathique d’associer mon nom au texte
Bonne continuation !
#6 par JPP à 23 janvier 2018 - 5 h 41 min
Citation
Bonjour Jocelyne,
Je suis ravi que vous soyez l’auteure d’un si beau conte que j’ai glané dans une revue à l’occasion de l’Épiphanie. Le chiffre « 7 » est pour moi un symbole de perfection. Je me suis permis de mettre 5 sous-titres. J’associe donc votre nom au texte. Cordialement. Jean-Paul